Les grands lui disent «merci», les petits repartent rêveurs. Nicolas Vanier est venu au cinéma «Le Méliès» à Castelmaurou, au Gaumont Labège et au Régent de Saint Gaudens présenter «Belle et Sébastien», adaptation cinéma de la mythique série télé des années soixante-dix, qui sortira sur les écrans pour Noël. Explications.
Vous avez dit «oui», immédiatement, à l’adaptation cinéma «Belle et Sébastien» ?
Bien sûr ! «Belle et Sébastien,» c’est un cadeau que la vie m’a fait deux fois. La première fois c’est enfant, à quatre, cinq ans, quand j’avais rendez-vous tous les dimanche soir avec cette histoire idéale, enchantée, d’enfant, d’amitié, de chien, de nature et de montagne. Je pense, d’ailleurs que cette série m’a conduit à cette vie consacrée à la nature, aux chiens, aux enfants. La deuxième fois, c’est quand les producteurs de Gaumont m’ont demandé de faire l’adaptation de ce monument. Moi, adapter cette série qui m’avait tant fait rêver…
Comment avez-vous procédé ?
J’ai revu la série une seule fois en prenant une dizaine de notes sur les éléments fondamentaux qui donnaient sa force au film : l’enfant orphelin, le chien, leur amitié la montagne, la notion de passage avec les contrebandiers que nous avons changés, puisque l’action se passe pendant la deuxième guerre, en montagnards-résistants qui aident à passer les familles juives à passer en Suisse.
Le plus grand défi de cette adaptation ?
Faire en si sorte que les anciens retrouvent le bonheur qu’ils avaient éprouvé enfants, devant leur poste. Et que les enfants, d’aujourd’hui y trouvent aussi quelque chose qui plaise à leur génération, et rêvent de la même manière. Avec pour principale difficulté le juste dosage en sachant se détacher du film original sans trop s’en éloigner .
Où avez-vous tourné le film ?
Dans les Alpes, dans ce qui est pour moi le plus beau petit village des Alpes, un bijou, L'Ecot, dans la vallée de Maurienne. Avec ses maisons de pierre, ses toits de lauze.
Et nous avons tourné pendant les quatre saisons, avec des chiens et un enfant, ce qui est le cauchemar de tout producteur. J’ai voulu tourner pendant les quatre saisons, parce que je voulais que la montagne soit un acteur du film et je voulais la montrer dans sous sa plus belle parure : avec le vert de l’été, le doré de l’automne. D’autant, plus que les gens ne connaissent souvent de la montagne, qu’une saison, l’hiver, avec le ski…
Quid de Belle et de Sébastien ?
Avec mon dresseur, Andrew Simpson, nous avons rencontré cent propriétaires de patou des Pyrénées. Et nous avons gardé quatre chiens pour des essais. Et au final, nous avons gardé la Belle du film et deux autres pour faire les doublures, les images de loin.
Concernant le personnage de Sébastien, c’est fou : nous avons vu 2 400 enfants et au départ nous voulions absolument un petit montagnard pour tourner avec enfant qui connaisse le milieu. Comme quoi il ne faut jamais dire jamais : au final c’est Félix Bossuet, petit parisien de 7 ans 1/2 qui a eu le rôle. C’était une évidence : il était mignon, il avait une fragilité dans le regard, parfaite pour jouer ce petit orphelin et une justesse du jeu. Souvent au cinéma, les enfants jouent dans l’excès. Lui, il est dans la retenue. Ce petit garçon est incroyable : avec Belle aussi, il a été inouï…