Tournage de Belle et Sébastien Nouvelle Génération
Naissance du projet et écriture
L'idée de proposer une version de Belle et Sébastien à notre époque revient à Clément Miserez et Matthieu Water, les producteurs de la saga commencée en 2013. Ils ont proposé la réalisation du film à Pierre Coré. Ils avaient déjà collaboré ensemble sur un autre long-métrage familial, L'Aventure des Marguerite, sorti en 2020.
Le scénario a été écrit à quatre mains par Pierre Coré et Alexandre Coffre. Pierre Coré évoque cette collaboration : On a toujours plus d’idées à deux. Avec Alexandre, c’est facile et on rebondit de manière constructive sur l’écriture. Il est souvent plus pointilleux sur la structure, et quand je m’égare dans trop de digressions, il me ramène aux réalités de la dramaturgie. C’est un bon garde-fou.
Un nouveau Sébastien
Exit le jeune montagnard sauvage qu'ont incarné Mehdi et Félix Bossuet dans le feuilleton et la précédente trilogie. Pierre Coré et son co-auteur ont fait de Sébastien un enfant de la ville : J’ai donc fait de Sébastien un petit parisien. Je trouvais intéressant de partir de ce personnage et de le plonger en « terre inconnue », à une époque où on oppose beaucoup Paris à la province. Pour autant, Sébastien est un vrai héros : il a le sens du sacrifice, il ne supporte pas l’injustice et il est prêt à se mettre en danger pour sauver les autres, ce qui le rend dangereux et imprévisible. C’est aussi un gamin en colère et, même s’il n’a que 10 ans dans le film, c’est presque un préadolescent.
Le casting organisé par la production pour trouver le nouvel interprète de Sébastien a eu lieu pendant l'épidémie de Covid-19, au cours de l'hiver 2021. La directrice de casting, Sylvie Brocheré, a reçu plus de 2 000 vidéos d’enfants. Elle en a pré-sélectionné 120 qu'elle a re-visionnées avec le réalisateur. 5 enfants ont été retenus pour une dernière phase de casting : Au bout du compte, on a fait venir les cinq garçons à Paris, puis on a resserré leur sélection sur trois enfants avec qui on a travaillé avec des chiens. Certains avaient peur et d’autres pas. Robinson Mensah-Rouanet nous est apparu comme une évidence. Alors qu’il n’avait jamais tourné, il a tout compris d’un plateau, c’est un acteur inné. Il dégage une formidable énergie et il a très bien supporté les neuf semaines de tournage en altitude. C’est encore un enfant mais il a déjà cette morgue de la préadolescence. Au départ, il avait peur des chiens parce qu’il avait été mordu au visage quand il était petit et il a surmonté sa peur ; j’ai été fasciné par son courage et sa volonté. Il incarne ce que je voulais chez Sébastien : un aventurier prêt à tout.
Ecrire et filmer la montagne d'aujourd'hui
Les auteurs ont voulu parler de la montagne d'aujourd'hui, ce qui inclut les multiples usages et enjeux liés à cet espace : C’est un territoire fragile et qui subit en première ligne le dérèglement climatique. Je voulais parler du pastoralisme, de la transhumance, qui attirent de plus en plus de jeunes et qui suscitent la création d’écoles de bergers. À partir de cette colonne vertébrale, emmener un troupeau d’un point A à un point B, on pouvait s’intéresser à l’écologie, à l’arrivée des citadins dans ces régions protégées, au problème de la pénurie d’eau et y greffer une histoire de transmission, où une personne plus âgée transmet son savoir à un enfant et où l’enfant transmet sa nouvelle vision du monde à l’aîné.
Pour faire de la montagne un personnage du film, Pierre Coré a fait appel au photographe animalier Vincent Munier : Je savais que je n’aurais pas le temps de filmer comme il faut les animaux, la nuit, la rosée, les nuages qui s’accrochent et le vent qui glisse sur le plateau. Je lui ai dit que j’avais besoin de ce « personnage » mystérieux qui est, je pense, une promesse de liberté. Une liberté dangereuse, pas forcément confortable ni bienveillante mais une liberté. Vincent, avec sa force, sa poésie, son regard si singulier a tourné tous les plans de nature. Pour la partie aventure, je voulais retrouver le sel des productions Amblin, avec ce côté un peu vintage.
Un des enjeux les plus emblématiques et médiatisés concerne la présence du loup dans les zones pastorales. Un sujet que les auteurs ont choisi d'aborder dans le film : On en a une vision idéologique dans le film, mais je voulais néanmoins que l’attaque des loups permette de comprendre le point de vue des éleveurs qui sont arc-boutés contre ce nouvel antagoniste et de montrer la violence d’une attaque de prédateurs sur un troupeau de moutons. Ce n’est pas un loup de conte de fées mais une créature avec ses avantages et ses inconvénients. On a eu la chance d’avoir un dresseur incroyable à nos côtés qui a pu lancer des loups sur des moutons en pleine nuit et tout s’est bien passé même si on était terrorisé.
Retour dans les Pyrénées
Exit les Alpes, et plus particulièrement la Haute Maurienne, qui ont accueillit les tournages de la trilogie avec Félix Bossuet. L'équipe de Belle et Sébastien : Nouvelle Génération a posé ses caméra dans les Pyrénées. Un choix expliqué par le réalisateur : Belle est un Patou, un chien de montagne des Pyrénées, donc il nous semblait judicieux de la replacer dans son territoire originel. Les Pyrénées sont des montagnes jeunes qui vivent de façon très intense les enjeux abordés dans le film : l’économie liée au tourisme, le pastoralisme (l’oviculture est une des forces de la région) et l’écologie avec la pression hydrique et le retour des grands prédateurs dans les massifs. Mais plus que toutes ces pensées rationnelles, c’est la beauté des paysages découverts en repérages qui a achevé de nous convaincre. Il y a là une qualité de lumière, une variété de décors, une palette de couleurs qui impriment le film de façon exceptionnelle.
Les scènes ont principalement été tournées dans les Hautes-Pyrénées, avec un petit détour par les Pyrénées-Atlantiques. Les prises de vues ont débuté le 5 août 2021 et se sont achevées le 18 octobre de la même année. Un bon souvenir pour Pierre Coré, qui s'est pourtant cassé la cheville au tout début du tournage : Ces 3 mois passés sur ce territoire resteront un magnifique souvenir. Les Béarnais nous ont accueillis à bras ouverts, on les sent amoureux de leur terre et désireux de partager leur art de vivre avec les spectateurs.
Cascades aériennes
Dans certaines scènes du film, aperçues dans les bandes annonces, Sébastien se lance dans un vol en parapente. Des scènes extrêmes pour lesquelles Pierre Coré a contacté le parapentiste expert Jean-Baptiste Chandelier : Je lui ai demandé de filmer les scènes de parapente pour faire ressentir l’apesanteur et la vitesse. Ses équipes et lui ont effectué des dizaines de sauts pour nous ramener ces images. Je suis heureux d’avoir pu motiver ces deux talents à me rejoindre et d’avoir pu leur confier les missions dont ils pouvaient s’acquitter bien mieux que moi.
Reportages sur le tournage
Date de dernière mise à jour : 15/10/2022