N.V “Avec ce film, le public va découvrir une autre montagne”
Le 29/09/2013
Ajouter au calendrier Voir l'article sur Le dauphiné libéré
Après un an de tournage en Haute-Maurienne et dans le Vercors, Nicolas Vanier revient, aujourd’hui, dans ces décors naturels pour présenter “Belle et Sébastien”. Amoureux des chiens et du feuilleton de Cécile Aubry, il a relevé le défi d’adapter la série au cinéma.
Nicolas Vanier Avant-premières Belle et Sébastien (2013) Interview
Ce week-end, en Maurienne, pour la première fois, le film que vous avez écrit et réalisé, “Belle et Sébastien”, est projeté. Pourquoi ce choix ?
“Je l’avais promis. J’avais promis à tous les gens de la Haute-Maurienne que la première projection aurait lieu chez eux. J’ai plein de défauts, mais je tiens mes promesses. Ça me semblait normal que ça se passe là-bas. D’autant plus que j’ai un lien affectif avec le pays, le territoire, avec les gens qui sont là-bas.”
Vous avez senti un engouement de la population au moment du tournage ?
“Les gens me connaissent et ils m’ont fait confiance. Dans la vallée, quand quelqu’un de l’équipe arrivait et disait que c’était pour “Belle et Sébastien”, le contact était noué. Ce n’était pas gagné : ils avaient eu une mauvaise expérience avec un tournage précédent catastrophique, où les gens avaient laissé les endroits dans un état déplorable. Ça avait été terrible. Tout le monde nous en a parlé. Quand on est arrivé, ils m’ont fait un peu confiance, mais ils ont attendu de voir.”
Quels souvenirs retenez-vous de ce tournage ?
“Un tournage difficile, surtout à cause de la météo qui a été très compliquée, très chaotique : on n’a même pas eu 48 heures d’anticyclone. On était incapable de prévoir pour le lendemain comment tourner. Ce n’était jamais soit beau, soit mauvais, ce qui est terrible ! Aujourd’hui, ça se révèle être un atout : ce sont des lumières magnifiques pour le film. Il n’y a rien de pire qu’un grand ciel bleu uniforme. À l’image, c’est merveilleux, mais ça a été un casse-tête pendant tout le tournage. Cette météo difficile est venue s’ajouter à d’autres contraintes. On avait un plan de travail très resserré en raison d’un budget restreint : clairement, il nous en manquait 10 %. Les journées étaient trop chargées. Vous ajoutez le fait qu’un enfant ne peut pas tourner plus de trois à quatre heures par jour, sinon il perd sa concentration. Qu’un chien, parfois, ne fait pas ce qu’on lui demande parce qu’il a envie de courir après les marmottes. Mais c’était un tournage passionnant.”
Pensez-vous qu’avec ce film, les gens vont découvrir la Haute-Maurienne ?
“Déjà, ils vont découvrir la montagne. On sait tous que ce que les gens connaissent de la montagne, c’est les stations de skis. Avec ce film, je leur montre que la montagne, c’est autre chose. Pour moi, la plus belle période de l’année, c’est quand il n’y a pas un touriste, c’est l’automne. Quand on a montré les premières images, les gens ont été stupéfaits par les couleurs. J’espère leur montrer qu’il existe d’autres périodes que l’hiver à découvrir. Après avoir fait plusieurs films pour montrer la beauté de territoires lointains, ça me fait plaisir de montrer qu’il n’y a pas besoin de prendre l’avion pour voir des animaux sauvages, des paysages et des gens exceptionnels. En montagne, ils sont encore nombreux à cultiver un art de vivre avec la nature.”
Quel est votre état d’esprit alors que la date de sortie nationale, le 18 décembre, approche ?
“Il y a forcément de l’appréhension et un peu d’inquiétude. Les projections tests nous ont montré que le film fonctionne très bien, même au-delà de toutes nos espérances. Je suis rassuré. Mais c’est à partir de ces projections à Lanslebourg que je vais donner mon bébé, lâcher prise. Ce qui me ferait extrêmement plaisir, c’est que les Mauriennais me disent que j’ai sublimé leurs montagnes par les images que l’on a faites.”
OÙ VOIR BELLE ET SÉBASTIEN ?
Aujourd’hui, cinéma Star à Saint-Jean-de-Maurienne à 11 h, 14 h 30 et 17 h (présence de l’équipe du film).
Dimanche 6 octobre, cinéma Les Aiguilles de Saint-Jean-d’Arves, à 15 h.
Mercredi 16 octobre, festival Lumière, à Lyon.
Lundi 28 octobre, à Chambéry.
NICOLAS VANIER En quelques dates
- 1962 : naissance le 5 mai à Dakar au Sénégal.
- 1982 : première expédition dans les plateaux de Laponie.
- 1986-1987 : il parcourt 7 000 kilomètres à travers les Rocheuses et l’Alaska.
- 1990-1991 : traversée de la Sibérie.
- 1996 : participation à la Yukon Quest (Canada), la course en traîneaux à chiens la plus difficile du monde.
- 2002 : parution du livre “Le Chant du Grand Nord”.
- 2003 : tournage de son premier film “Le Dernier trappeur”, sorti en décembre 2004.
- 2008 : tournage du film “Loup”, sur les écrans en 2009. Il est adapté de son livre, publié la même année.
- 2009 : ouverture du camp Nicolas Vanier dans le Vercors.
- 2011 : sortie du livre “La Passion du Grand Nord”, évoquant ses trente années d’expédition.
- 2012 : tournage du film “Belle et Sébastien”, sortie nationale le 18 décembre 2013. Sortie d’un roman tiré du scénario en juin 2013.
Ajouter un commentaire