Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

L'autre sortie de la semaine : "Belle et Sébastien"

Le 17/12/2013

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Rédigé par @NYLLIK

Mercredi 18 Décembre, l'heure pour nous de retrouver les nouvelles sorties de la semaine. Au programme, dans les salles obscures : "Mandela, Un Long Chemin Vers La Liberté" de Justin Chadwick, "Suzanne" de Katell Quillévéré," Le Géant Egoïste" de Clio Barnard, "Angélique" d'Ariel Zeitoun, "El Limpiador" d'Adrian Saba, "16 Ans Ou Presque " de Tristan Séguéla, le documentaire consacré à Jacky Stewart "Weekend Of A Champion" de Roman Polanski & Frank Simon, sans oublier la resortie en copie restaurée de "Mon Oncle" de Jacques Tati. Egalement, à l'approche des traditionnelles vacances scolaires, plusieurs nouveautés destinées au jeune public : "Sur La Terre Des Dinosaures, Le Film 3D" de Neil Nightingale & Barry Cook, "Loulou, L'Incroyable Secret" de Grégoire Solotareff ainsi que "Belle Et Sébastien" de Nicolas Vanier. Le réalisateur du "Dernier Trappeur", revient sur cette adaptation cinématographique alors qu'il prépare actuellement une nouvelle expédition, du plus grand océan au plus grand lac du monde : reliant le Pacifique au lac Baïkal, en traversant la Mandchourie, la Mongolie et une partie du sud de la Sibérie. Il portera prochainement à l'écran, l'adaptation de son roman, "L'Or Sous La Neige", retraçant l'aventure d'un jeune Américain à la fin du XIXème siècle, qui se lance dans la ruée vers l'or du Klondike - Interview !

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Comment est né 'Belle Et Sébastien' ?

Nicolas Vanier : "Contrairement à tous les projets que j’ai menés jusqu’ici, ce n’est pas moi qui suis à l’origine de 'Belle Et Sébastien'. Au départ, l’idée vient du producteur Clément Miserez, de mes coscénaristes Fabien Suarez et Juliette Sales, et des gens de la Gaumont. Or, lorsqu’ils se sont interrogés sur un nom de metteur en scène, il se trouve que j’étais leur premier choix. C’est tombé au bon moment pour moi car je venais justement de reporter le projet sur lequel je travaillais pour des raisons de financement !"

Quel souvenir gardez-vous du feuilleton télévisé ?

N.V. : "Quand j’étais petit, j’étais complètement accro à cette série ! Il faut dire que j’étais déjà passionné par les animaux, la nature et la montagne et que j’en ai gardé un souvenir profondément ancré en moi. Ce n’est pas anodin puisqu’à l’âge adulte je me suis entièrement consacré aux chiens et à la nature. Du coup, quand on m’a proposé ce projet, j’étais presque intimidé par rapport au souvenir que j’en avais gardé : pour moi, il ne s’agissait pas d’une banale série télé mais d’une longue suite d’épisodes plus extraordinaires les uns que les autres. C’était donc un veritable défi à relever, ce qui n’était pas pour me déplaire, même si c’était un peu angoissant. J’étais tellement marqué par les sensations fortes que'Belle Et Sébastien' avait éveillées en moi que je me sentais un vrai devoir de réussite. Dès lors, il fallait réaliser un film pour le cinéma, forcément different de la série télé, tout en restant fidèle aux fondamentaux de l’histoire, c’est-à-dire à ses personnages et à son univers."

Dans quelle direction avez-vous cherché à orienter la transposition ?

N.V. : " Dès le premier rendez-vous avec Gaumont, j’ai expliqué que j’étais prêt à tourner le film sous certaines conditions. D’abord, il fallait trouver un enfant exceptionnel tant par la force du regard que par la personnalité. Ensuite, je tenais à tourner sur trois saisons. Enfin, je souhaitais transposer le film à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale. C’était un parti-pris esthétique car je ne voulais pas montrer la montagne telle qu’elle est devenue aujourd’hui : je souhaitais retrouver un paysage montagnard de chalets et de villages en lauze, dont l’harmonie de couleurs et de matières fait écho au cuir, au chanvre et au bois des vêtements et des objets de l’époque. C’est donc cette volonté esthétique qui a servi la dramaturgie et qui m’a permis de renouer avec une dimension essentielle de la série : l’aventure, le voyage et la notion de passage. La guerre et la fuite des Juifs vers la Suisse s’inscrivaient parfaitement dans cette continuité."

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Avez-vous eu du mal à trouver les 'interprètes' de Belle ?

N.V. : "À partir d’un certain nombre de critères de poids et de taille, une centaine de chiens ont été repérés. Ils ont été longuement observés par Andrew Simpson, qui a dressé les animaux pour 'Le Dernier Trappeur' et 'Loup' et en qui j’ai toute confiance. Il en a retenu 7 ou 8, qu’il a fait travailler, puis il en a gardé trois au final : Garfield, la chienne vedette, et deux autres qui ont servi de doublures. Elles avaient chacune des caractères spécifiques pour jouer dans des scènes plus ou moins dynamiques ou calmes. En revanche, quand on voit un gros plan du chien, c’est toujours Garfield."

Quels ont été vos choix de mise en scène ?

N.V. : "Si on doit les résumer en un mot, je dirais la sobriété. Une sobriété calculée, recherchée et assumée. Ce qui n’est pas synonyme de facilité. En l’occurrence, j’ai été formidablement bien assisté par Luc Drion, opérateur qui a un sens du cadre d’une précision extrême, et par Eric Guichard, directeur de la photo d’une grande justesse en termes de lumière. Collaborer avec ces deux professionnels était une chance : on s’est très vite trouvé tous les trois car nous partagions la même volonté de construire le film en le rythmant par l’alternance de phases descriptives et de phases d’action. Du coup, au niveau du découpage, on essayait dans la mesure du possible d’avoir en un plan ce que d’autres obtiennent en deux."

Parlez-moi de la musique.

N.V. : "C’est Gilles Legrand d’Épithète, coproducteur du film, qui m’a permis de rencontrer Armand Amar. Au-delà de la qualité de son travail, ce qui est formidable avec lui, c’est qu’on peut être franc et lui dire 'je n’aime pas'. Il n’argumente pas une seconde, même s’il est convaincu par ce qu’il vient de faire : il jette le morceau à la poubelle et il propose autre chose. Au départ, nous n’étions pas vraiment sur la même longueur d’onde, ce qui est logique car il faut du temps pour trouver ses marques entre un réalisateur et un musicien. Puis, il y a eu une sorte de déclic entre nous et à partir de là, Armand s’est pour ainsi dire envolé ! C’était un vrai bonheur de l’appeler pour lui dire que j’avais été ému aux larmes par certaines de ses compositions."

 

Synopsis : "Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands. C'est la rencontre d'un enfant solitaire et d'un chien sauvage. C'est l'histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C'est l'aventure d'une amitié indéfectible. C'est le récit extraordinaire d'un enfant débrouillard et attendrissant au coeur de la Seconde Guerre mondiale.  C'est l'odyssée d'un petit garçon à la recherche de sa mère, d'un vieil homme à la recherche de son passé, d'un résistant à la recherche de l'amour, d'une jeune femme en quête d'aventures, d'un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C'est la vie de Belle et Sébastien ..."

Sortie (France) : 18 Décembre 2013

Courtesy of Gaumont Distribution

Belle et Sébastien (2013) Interview Nicolas Vanier

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