« Un film de divertissement avec du fond »

RENCONTRE AVEC CLOVIS CORNILLAC AVANT LA SORTIE DE “BELLE ET SÉBASTIEN 3.

Clovis Cornillac, devant l’affiche de son film “Belle et Sébastien 3” Clovis Cornillac, devant l'affiche de son film ''Belle et Sébastien''

L’homme est vraiment sympathique, chaleureux, autant que Joseph, le personnage qu’il incarne dans son film “Belle et Sébastien 3” ne l’est pas : Clovis Cornillac y campe un “vrai méchant”, avec une dégaine très inquiétante de personnage à la Sergio Leone, une de ses références cinématographiques.

Clovis Cornillac est arrivé sur ce projet un peu par hasard ; on lui a proposé et il a accepté avec, dit-il, « l’ambition d’en faire un film de divertissement, avec du fond et des émotions. »’

Et c’est vraiment réussi, car le film raconte une belle histoire, avec des personnages forts et attachants : le jeune Sébastien à l’aube de l’adolescence joue très juste, Tchéky Kario, beau et charmant en sexagénaire assumé, joue un homme droit et un “authentique gentil”’, sensible et prêt à redonner un autre souffle et une autre chance à sa vie après une belle rencontre, filmée tout en finesse, avec Madeleine, l’institutrice charmante…

Une très belle image dans ce paysage à couper le souffle aux confins du Briançonnais, entre Queyras et Gapençais, et une réalisation parfaite.

Clovis Cornillac, comédien, a vite appris son nouveau métier de metteur en scène, cela d’autant plus que ce film a dû être difficile à concevoir et à réaliser, avec des techniques particulières, liées à la météo, au travail avec des chiens, à la montagne qui ne vous attend pas et a son propre rythme qu’elle vous impose.

Et des difficultés liées à certains plans conçus par Clovis Cornillac pour donner de la densité et de l’émotion à son film, comme un long plan séquence partant de loin dans la montagne avec le jeune Sébastien que l’on suit en plan subjectif jusqu’à la porte d’une église où son père attend l’alliance qu’il lui apporte, le plan se terminant à l’intérieur de l’église qui ouvre ses portes.

L’histoire ? Les spectateurs la découvriront en allant voir le film dans lequel on sent nettement quelques références de Jack London à Steinbeck, avec l’appel des grands espaces et des grandes aventures…

Clovis Cornillac a réussi cela. Ce grand comédien français est en train de devenir un grand metteur en scène, et son film s’adresse à un public très large

Sortie le 7 février (au Pathé)