Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

Entretien avec Matthieu Warter et Clément Miserez (producteurs)

Du 08/04/2016 au 20/04/2016

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  • Comme au cinéma

Qu'est-ce qui vous a donné envie de mettre en chantier une nouvelle aventure ?

La première aventure était formidable et a été couronnée de succès. Nous étions très fiers d'avoir produit ce film et cela nous a donné envie de recommencer ! On a eu la chance que Félix ait aussi envie de poursuivre l'aventure : c'était un petit garçon dans le premier opus qui a grandi depuis. On a pu le retrouver suffisamment jeune pour qu'il apparaisse à l'écran sans ressembler encore à un adolescent. Puis, il y a l'histoire elle-même qui nous a emportés. La fin du premier volet était assez ouverte : on sentait que l'aventure se terminait mais on attendait une suite. 

Quelles étaient vos intentions pour ce nouvel opus ?

On ne voulait pas faire un fondu enchaîné entre les deux épisodes. On tenait à bien différencier ce deuxième volet du premier. Il a sa propre singularité avec les codes du film d'aventure qui se sont naturellement mis en place au moment de l'écriture et il y a aussi la vision personnelle du réalisateur. L'aventure continue avec lui au vrai sens du terme. C'est de cette manière qu'il se distingue du premier, consacré à la redécouverte d'un mythe, des personnages et de la nature. Pour cet opus, on souhaitait plus d'action et c'est ce que Christian Duguay a parfaitement su orchestrer. La dramaturgie est marquée par l'entrée en scène d'un nouveau personnage, le père de Sébastien.

Avez-vous puisé dans la série ou avez-vous préféré partir sur une idée originale ?

On a fait confiance aux scénaristes qui ont continué à s'inspirer de la série, notamment des personnages. Ensuite, ils ont laissé libre cours à leur imagination. D'ailleurs, dans le troisième opus, on travaillera dans le même esprit : la série reste un matériau dont on s'inspire.

Comment avez-vous collaboré à l'écriture avec les deux scénaristes ?

On s'entend à merveille avec eux et on les laisse esquisser les lignes du scénario et déterminer les enjeux de l'histoire. Quand ils avaient avancé dans leur travail, ils nous présentaient leur traitement ou leur script puis on leur donnait notre avis, on rectifiait, on suggérait des pistes pour avancer et on cherchait ensemble à améliorer le scénario. Le plus important, c'est de faire le meilleur film possible.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec Christian Duguay ? Le fait qu'il soit habitué aux tournages anglo-saxons était-il un atout ?

Nous avions adoré son travail sur Jappeloup. C'est un film réussi car il raconte une très belle histoire comme les anglo-saxons savent le faire. On pourrait le comparer à Rocky. C'est pour cette raison qu'on a immédiatement pensé à Christian comme une évidence. Pour nous, il incarnait le réalisateur idéal. Souvent, l'action et les sentiments ont du mal à s'articuler dans un film mais Christian est parvenu à concilier les deux avec talent. Dans Jappeloup, toutes les scènes d'équitation et de compétition sont spectaculaires et on est ému aux larmes quand Auteuil parle à son fils. Ce sont deux dimensions très fortes que l’on ne retrouve pas souvent chez d’autres réalisateurs.

Saviez-vous d'emblée que vous alliez retrouver les mêmes acteurs : Félix Bossuet,Tchéky Karyo, Margaux Chatelier, etc. ?

C'est une aventure qu'on a initiée tous ensemble et qu'on voulait continuer ensemble. On a créé une sorte de petite famille à laquelle on tient beaucoup. Sur le plan technique et au niveau de la production, on a conservé les mêmes équipes que sur le premier film, Christian nous a apporté quelques éléments clés qui se sont parfaitement intégrés.

Et Thierry Neuvic ?

On était absolument certains qu'il était la personne idéale pour le rôle du père. Thierry avait toutes les qualités requises dès le début : il incarne à la fois le copain, l'homme viril et le type qui a une carrière très bien entamée. Il suffisait de le voir à côté de Félix pour comprendre qu'il aurait pu être son père dans la vie. C'est la révélation de ce nouvel épisode. Lors du casting, on a cherché l'authenticité pour caractériser au mieux les personnages. La force de la marque nous a contraints à choisir des acteurs en adéquation avec la série.

Comment s'est passé le tournage ?

Le film multiplie les scènes d'action et les moments de bravoure avec un tournage aérien, des incendies de forêt, une expédition à travers les flammes, des scènes sur l'eau… En termes de production, c'était très intéressant de relever tous ces défis. Pour le premier film, nous avions dû surmonter un certain nombre de difficultés : tourner avec un jeune enfant, braver les caprices de la météo, la neige, utiliser un chien... Pour le deuxième volet, on se demandait en lisant le scénario si les scénaristes ne nous tendaient pas des pièges pour nous faire disparaître dans les flammes ! (rires) Heureusement, le tournage s'est très bien déroulé. On a tourné dans les flammes et avec un ours sans jamais avoir le sentiment d'être sur le fil ou qu'un risque nous guettait. Quant à Christian, il était sur tous les fronts. C'est un vrai chef d'orchestre : il nous a impressionnés car il est tout aussi à l'aise en Steadicam qu'au mixage ou au story-board. Christian a une telle vision globale du film depuis les costumes jusqu'à la mise en scène qu'il insufflait sa vision à chacun.

La logistique a-t-elle été complexe à mettre en place ?

Si nous y sommes parvenus au moment du tournage, c'est grâce à la phase - assez longue - de préparation. Pour les animaux et l'ours, on a fait appel au dresseur Andrew Simpson qui a collaboré sur de nombreux films internationaux et qui a fait venir des femmes dresseurs des États-Unis. On a aussi décidé d'effectuer un gros travail d'anticipation des problèmes potentiels. Pour les scènes de feu, on s'est vite interrogé sur la répartition entre effets spéciaux mécaniques et numériques. 
Comme il s'agissait de la suite d'un film à succès, nous avions les moyens de nos ambitions et nos partenaires nous ont permis de réaliser tout ce qui était prévu sur le papier. Christian a été d'un grand soutien : c'est un chef d'orchestre hors pair qui a une vraie vision du cinéma et qui voyait Belle Et Sébastien comme un film d'aventure. Il savait que la production value serait au rendez-vous. 

Vous avez de nouveau tourné en décors naturels dans la Haute Maurienne Vanoise.

Le tournage s'est déroulé en Haute Maurienne Vanoise et dans la Vallée de l'Ain pour les scènes en forêt. Comme les personnages descendent dans la vallée, il fallait qu'on se situe en aval des sommets alpins de Haute Maurienne Vanoise. On a été accueillis chaleureusement dans la région d'Oyonnax. Les habitants de la région se souvenaient avec bonheur et fierté que Nicolas avait sublimé leur montagne, rendant hommage à leur région et à la nature. 

Que retenez-vous de ce deuxième opus ?

C'est une aventure incroyable à vivre en production depuis le début : ce projet était très ambitieux et complexe à financer mais finalement on a réussi à avancer et à mettre en chantier cette suite grâce à l'immense succès du premier opus et le résultat est incroyable ! 
L'atmosphère sur le plateau était géniale: c'est rare de voir des comédiens et des techniciens qui se donnent autant et qui, au bout du compte, font la fête comme s'ils étaient au mariage de leur meilleur copain.

Interview réalisée et publiée par Comme au cinéma.com

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