Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

Christian Duguay en montagne

Du 11/02/2016 au 15/02/2016

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«Belle et Sébastien. L’aventure continue», sur nos écrans vendredi

11 février 2016 |Odile TremblayCinéma

Christian Duguay sur le plateau de «Belle et Sébastien. L’aventure continue»

Photo: Films Séville Christian Duguay sur le plateau de «Belle et Sébastien. L’aventure continue»

Quand Christian Duguay fut approché pour diriger le second volet des aventures deBelle et Sébastien, suivant celui de Nicolas Vanier d’après la série télé des années 60 de Cécile Aubry, il a d’abord haussé un sourcil dubitatif. Faire une suite, avec des animaux et des enfants, en héritant d’une équipe déjà constituée semblait casse-gueule. « Mais je me souviens par coeur des paroles de cette série sur la télé en noir et blanc de mon enfance. Mon fils s’appelle Sébastien à cause du petit héros. Alors, je suis allé voir le film de Vanier en trouvant le jeune acteur Félix Bossuet extraordinaire. La perspective de tourner l’été en montagne sur la thématique de la quête du père m’a plu, les scénaristes ont accepté mes propositions de changement, je me suis entendu à merveille avec Félix et tout le monde. Le tournage fut un réel plaisir. »

Lancé en France en décembre, après les attentats dans un climat difficile, en même temps que le mastodonte Star WarsBelle et Sébastien. L’aventure continue dépasse là-bas 1,7 million d’entrées ; un chiffre énorme en pareil contexte. « J’ai vu des spectateurs en salles éprouver des émotions et du plaisir. Par les temps qui courent, leur faire passer un bon moment apparaît précieux. » Il hésite à réaliser le troisième volet du triptyque toutefois. Trop de projets !

Le Québécois Christian Duguay est un cinéaste qui a roulé sa bosse. Longtemps fixé en Californie, à la roue de films comme Screamers et The Art of War, mais aussi de séries sur Jeanne d’Arc, Hitler, les jumelles Dionne, etc. On l’a retrouvé en Italie, dans des séries sur Coco Chanel, Anna Karénine, etc., surtout dirigeant le film français Jappeloupavec Guillaume Canet et Daniel Auteuil, sur un cheval et son cavalier ; franc succès. Reconnus pour savoir allier l’action et l’émotion, ses films sont coproduits au Québec. Il fait les va-et-vient entre Paris et Montréal, Québécois, citoyen du monde aussi.

La pureté de la nature

« Nicolas Vanier avait insufflé la mélancolie de la série au premier Belle et Sébastien. Il fallait que je lui apporte du souffle, déclare-t-il. L’idée, c’est d’amener un jeune public moderne à goûter une certaine pureté au coeur de la nature, dans un cinéma dont ils comprennent les règles. »

Belle et Sébastien. L’aventure continue se situe en 1945 après la guerre. César (Tchéky Karyo), Sébastien et son chien Belle attendent le retour d’Angelina, disparue dans un accident d’avion au-dessus des Alpes. Avec Pierre, le père naturel de Sébastien, qui le découvre, pilote de brousse, ils partent à sa recherche dans la montagne et les feux de forêt en quête de la disparue, tout en apprenant à se connaître. Un vrai incendie a été attisé et contrôlé pour éviter de trop verser dans l’image de synthèse.

Et les chiens ? « Il y en avait quatre, répond Tchéky Karyo, aux caractères différents, mais joueurs et bien entourés. »Thierry Neuvic, qui incarne le père retrouvé, ajoute :« C’étaient eux les stars, dont on devait accepter les caprices, mais le sujet du film est l’apparition du père, qui se révèle à lui-même, à son fils et à César. »

Tchéky Karyo, déjà présent dans le film de Vanier, compare les cinéastes : « Duguay est plus collé à son objectif derrière le Steadicam [stabilisateur de prises de vues],mais rassembleur aussi. Tous deux ont des rapports très forts avec la nature. Christian, qui a fait beaucoup d’équitation, est un athlète infatigable. Le ton des films est différent : politique au premier, cette fois sur fond de retour du père, avec aussi un côtéAventuriers de l’arche perdue : action à l’américaine et sensualité à l’européenne. »

Aux yeux de Tchéky Karyo, le fait que Sébastien se débrouille en forêt à l’heure où les enfants grandissent dans des univers trop aseptisés motive les jeunes et leurs parents à les entraîner vers le dépassement.

Bientôt, «Un sac de billes»

Christian Duguay, tout en assurant la promotion de ce Belle et Sébastien, s’avoue particulièrement fier du film qu’il vient de terminer : Un sac de billes, d’après le livre de Joseph Joffo, sur deux frères juifs en France occupée et leurs aventures pour retrouver leur famille. « Il offre un point de vue sur la société française du temps : les collabos, les résistants, les miliciens. Leur comportement est à la fois très contemporain et très dérangeant… » Le cinéaste en parle comme d’un important jalon de carrière, à travers des rencontres formidables, notamment avec Patrick Bruel et des acteurs enfants exceptionnels.

Il a plusieurs fers au feu, dont un film sur la guerre d’Algérie, coécrit avec le scénariste québécois Benoît Guichard, son collaborateur fétiche. Les astres sont alignés pour lui, le cinéaste le sent. Jappeloup et son Belle et Sébastien ont plu au public français. D’où son envie de pousser vite les projets qui lui tiennent à coeur.

Les entrevues avec Tchéky Karyo et Thierry Neuvic se sont déroulées à Paris à l’invitation des Rendez-vous d’Unifrance.

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