Remake de "Belle et Sébastien" : Vanier fait revivre le mythe
Le 18/04/2013
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Sur le tournage du film. ©Eric TRAVERS
Le soleil brille au-dessus de Bessans (73), petite commune de Haute-Maurienne perchée à 1 800 mètres d’altitude. C’est là que Nicolas Vanier et ses équipes ont construit un spectaculaire pont de glace artificiel surplombant une crevasse.
Pendant trois semaines, ils y ont tourné l’une des scènes clés du remake sur grand écran des aventures de Belle et Sébastien, le feuilleton télé des années 1960. Durant 13 épisodes de 26 minutes, la France avait alors vécu au rythme des aventures alpestres de l’orphelin et du chien qu’il a sauvé de la mort. Vingt ans après, la génération suivante les découvrait en dessin animé sur FR3.
Cette adaptation très attendue de la série, prévue pour Noël, a été initiée par Gaumont après le décès, en 2010, de Cécile Aubry, créatrice du feuilleton. Elle a été confiée dès le départ au réalisateur Nicolas Vanier.
Enfant, chien, à chacun sa doublure
Si les températures clémentes sont une aubaine pour les frileux, elles sont au contraire une contrainte de plus pour ce grand habitué des températures polaires : «C’est plus facile quand il fait -20 °C que 0 °C. Au moins, on n’est pas dans l’humidité, tout se préserve plus facilement, les décors ne bougent pas.» Le célèbre musher, réalisateur du Dernier trappeur (2004) ou Loups (2008), a d’ailleurs dû répéter inlassablement les consignes aux techniciens sur le plateau : ne pas marcher n’importe où pour ne pas souiller la neige qui devra être immaculée à l’image. Mais la gestion des décors naturels n’a pas été la seule contrainte pour Nicolas Vanier.
Faire d’un enfant son héros a été son vrai défi. «La difficulté avec les enfants, c’est qu’ils ont tendance à surjouer les émotions. La sélection a donc été drastique. De 2 400 candidats, nous sommes passés à 200, puis douze. Je les ai emmenés ensuite rencontrer mes chiens dans le Vercors pour voir leur réaction. Félix, 7 ans et demi, s’est imposé d’emblée. Il est intelligent et a le sens de l’image.» Le petit Parisien, pourtant peu habitué aux montagnes, a même eu droit à sa doublure, Pierre, vrai Savoyard féru d’escalade, devenu son ami.
Le petit garçon n’est d’ailleurs pas le seul à avoir bénéficié d’un suppléant. L’immaculée Belle, un chien de race montagne des Pyrénées, jouée par un mâle, Garfield – 2 m debout et 65 kg – a eu également deux remplaçants pour éviter la fatigue. Et sur le plateau, interdiction de se jeter au cou de ces grosses peluches afin de ne pas brouiller les consignes des quatre dresseurs.
«Un chien, une montagne, le froid, ce film était fait pour moi», conclut dans un grand sourire le réalisateur Nicolas Vanier. Avec un objectif affiché : «Montrer à quel point nous vivons dans un pays magnifique, aux paysages superbes, sans avoir besoin d’aller à l’autre bout du monde.»
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