Nicolas Vanier : "Ce film était fait pour moi"
Le 18/04/2013
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Sur le tournage du film. © Eric TRAVERS
Le réalisateur Nicolas Vanier, connu autant pour ses documentaires et fictions avec pour cadre les grands espaces, que comme un amoureux des bêtes, s’est vu confier par Gaumont le remake du légendaire feuilleton « Belle et Sébastien ».
Alors que la version cinéma doit sortir le 18 décembre 2013, Directmatin a rencontré le réalisateur sur les lieux du tournage, à Bessans (73), petite commune de Haute-Maurienne perchée à 1 800 mètres d’altitude. Avec passion, il partage son enthousiasme pour le projet, qui réuni toutes ses passions à la fois : «Un chien, une montagne, le froid, ce film était fait pour moi».
Pourquoi avoir recréé une crevasse et son pont de glace à Bessans ?
Nous y tournons une des scènes clé du film, ou Sébastien et le groupe de fuyards poursuivi par les allemands doit traverser un pont de glace surplombant une crevasse, qui doit se briser à la fin de la scène. Un travail de près de deux semaines pour les équipes techniques, pour trois à quatre jours de prises de vue. Et si le soleil qui brille en ce moment est agréable pour vous, pour moi et les membres du film, c’est un vrai casse-tête. C’est plus facile quand il fait -20 °C que 0 °C. Au moins, on n’est pas dans l’humidité, tout se préserve plus facilement, les décors ne bougent pas ».
Quelles autres contraintes découlent d’un tournage en extérieur et dans le froid ?
Le plus gros problème, ce sont les traces laissées dans la neige. Pour une scène, nous avons besoin de plans pris sous différents axes. Mais dès que quelqu’un est passé dans le cadre, on ne peut plus y revenir. Toutes les traces sont visibles à l’écran, alors que les héros sont seuls, en pleine montagne. Les raccords sont un vrai casse-tête !
L’autre contrainte, mais ça n’en est pas une, c’est la fatigue des enfants. Les journées sont longues, on ne peut pas les faire travailler toute la journée, pour les préserver, surtout Félix, qui joue Sébastien. Mais pour ce film, je crois qu’on cumule les contraintes. On a coutume de dire qu’il vaut mieux éviter de tourner avec un enfant, ou avec un chien, et dans la neige et le froid. Là on a les trois à la fois. C’est ce qui fait la magie de ce film.
Justement, comment l’avez-vous sélectionné ?
La difficulté avec les enfants, c’est qu’ils ont tendance à surjouer les émotions. La sélection a donc été drastique. De 2 400 candidats, nous sommes passés à 200, puis douze. Je les ai emmenés ensuite rencontrer mes chiens dans le Vercors pour voir leur réaction. Félix, 7 ans et demi, s’est imposé d’emblée. Il est intelligent et a le sens de l’image. Il est presque devenu un professionnel, il me demande quel sera le prochain plan, l’axe de la caméra…Ca se passe donc très bien.
Tourner en extérieur, c’est presque une obligation pour vous ?
J’adore tourner dehors, et je suis un amoureux de la montagne. Surtout, cette fois, je suis très heureux de faire un film sur mon pays, en France, puisque d’habitude, je suis toujours à l’autre bout du monde. Là je peux montrer à quel point nous vivons dans un pays magnifique, aux paysages superbes, sans avoir besoin d’aller très loin.
Pourquoi avoir transposé le récit pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Ca permet de rajouter facilement de la dramaturgie. Et j’aime beaucoup cette rusticité des équipements, des vêtements de l’époque : les sacs en cuir, le tissu, les skis en bois. C’est d’abord esthétique.
« Belle et Sébastien », de Nicolas Vanier. Avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier, Mehdi. En salles le 18 décembre 2013.
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