Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

Margaux Chatelier : Le petit rat crève l'écran

Le 10/12/2013

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Destinée à une carrière de danseuse depuis très jeune, Margaux Chatelier choisit finalement le cinéma et enchaîne désormais les tournages et pièces de théâtre. Retour sur le parcours de la jeune bordelaise, actuellement à l’affiche de Belle et Sébastien.

L’Amphi Bordelais: Bonjour Margaux. Installée à Paris depuis quelques années vous avez vécu à Bordeaux ?

Margaux Chatelier : Oui je suis née à Bruges, mes parents vivent à côté de Libourne entre Arveyres et Saint-Germain-du-Puch. Je suis partie à Paris à l’âge de 11 ans pour rentrer à l’école de danse de l’Opéra de Paris.

AB : Quels souvenirs d’enfance avez-vous de Bordeaux ?

MC : J’ai plus de souvenirs de la campagne que de la ville en elle-même, à savoir les vignes, la nature, le côté familial…

AB : Êtes-vous heureuse d’y revenir aujourd’hui ?

MC : Oui j’adore revenir, c’est même moi qui ai insisté auprès de Nicolas Vanier en demandant à ce qu’il y ait une tournée à Bordeaux. Aujourd’hui je fais simplement l’aller-retour dans la journée donc je suis assez frustrée. En général je reviens pour les fêtes, vacances ou pour des évènements particuliers.

AB : Quels lieux aimez-vous fréquenter quand vous rentrez?

MC : Quand je reviens ici c’est souvent mon frère qui me sort et me promène un peu, mais je reste plus souvent chez moi en famille. Sinon El Nacional et le Comptoir Cuisine sont mes restaurants préférés à Bordeaux.

AB : Quelles études faisiez-vous ?

MC : Après avoir fait l’Opéra de Paris qui repose sur un système de sport-études, j’ai décidé de me tourner vers le cinéma et le théâtre. J’avais déjà eu une première expérience avec le film Aurore auparavant dont j’ai eu le rôle principal. Je suis donc rentrée dans une première école de théâtre: Les Cours Eva-Saint-Paul pendant deux ans, puis ai décidé de partir à Londres pour intégrer La Lambda, école très reconnue, dans le cadre d’un stage. Par la suite j’ai passé le concours pour entrer au Conservatoire Supérieur National d’Art Dramatique à Paris, école rattachée à la comédie française, dans laquelle je suis actuellement.

AB : Destinée à une carrière de danseuse, quelles ont été les raisons qui vous ont poussée à changer de voie ?

MC : Mon expérience de danseuse m’a amenée à découvrir ce qu’était vraiment ce milieu. La danse est un art magnifique, mais le style de vie que cela demande ne me correspondait pas. C’est très exigeant, tout est réfléchi, pensé pour être à son maximum et finalement la vie autour n’existe pas vraiment, on est comme enfermé. Je suis trop curieuse et intéressée par plein de choses et le métier d’actrice me correspond beaucoup plus car je reste dans ce qui est du rapport à l’autre, de se donner en spectacle, d’interpréter des personnages… mais avec beaucoup plus de fantaisie et de liberté.

AB : Votre premier film Aurore, dont vous êtes le personnage principal, constitue ainsi une manière de concilier vos deux passions ?

MC : Exactement. C’est drôle car c’est ce film qui m’a permis de faire le lien avec le cinéma et les deux sont ensemble dans le film: la danse et le jeu. Pour moi c’était une expérience magnifique car j’ai pu rencontrer de grands comédiens comme Carole Bouquet et Carolyn Carlson, une chorégraphe très reconnue. Cependant ce n’est pas à ce moment là que j’ai décidé de changer de voie, j’ai voulu aller jusqu’au bout de ma formation car j’aime aller au bout des choses.

AB : Vous abandonnez donc complètement la danse ?

MC : Oui je suis entièrement dévouée à mon métier de comédienne mais la danse me sert quand même, le corps est très important, je le vois notamment dans le film Belle et Sébastien. Nicolas Vanier n’aurait par exemple pas pu choisir une jeune fille non sportive car de nombreuses scènes étaient très physiques.

AB : Avez-vous une préférence pour un genre de film ? Notamment des films de danse ?

MC : Malheureusement il y a peu de films ou on allie la danse. Il y a eu une époque avec les comédies musicales que j’admire énormément mais cela n’existe plus. Je suis passionnée par le métier de comédien et je recherche vraiment à être confrontée à des personnages qui me poussent dans mes retranchements. En dehors de cela je n’ai pas de préférence pour un style de film particulier mais j’aime beaucoup James Gray, ou encore Roman Polanski par exemple.

AB : Vous présentez aujourd’hui Belle et Sébastien où vous jouez le rôle d’Angélina. N’ayant pas connu cette génération, comment avez-vous appréhendé ce rôle ?

MC : Savoir que cela avait touché une génération antérieure à la mienne ne m’a pas bloqué. C’est un nouveau projet avec de nouvelles personnes, plus modernisé, et le paradoxe est que cela reste un film d’époque mais je n’ai pas rencontré de problèmes par rapport à cela, au contraire c’est une chance pour un comédien de pouvoir voyager dans le temps à travers des personnages. De nature plutôt mélancolique j’adore me transformer grâce à un costume et sentir que je suis dans une autre époque… cela nous fait voyager et sert notre imaginaire.

AB : Qu’est-ce qui vous a fait accepter le scénario ?

MC : J’aimais beaucoup mon personnage car je trouve qu’Angelina est une jeune fille pleine de force, très entière, vraie et à mon sens dans notre génération ces valeurs n’existent plus vraiment. Angelina a ses convictions, elle est dotée d’une grande force et d’une incroyable simplicité. Je trouve qu’à notre époque ce côté simple sans artifice se fait plus rare et j’aime l’univers de la montagne qui donne un aspect plus rêche, plus entier et plus vrai.

AB : Comment s’est déroulé le tournage du film ?

MC : Le tournage a été découpé en trois périodes pour suivre les trois saisons ce qui était assez étrange parfois car l’atmosphère n’était pas la même. Mais finalement plus le tournage avançait plus on s’habituait, et suivre l’évolution magnifique du même lieu à chaque saison était vraiment formidable.

AB : Avez-vous une anecdote à raconter ?

MC : Une fois j’avais très froid sur le tournage, c’était très difficile et je me plaignais auprès de l’accessoiriste qui avait notamment sa petite fiole de génépi. J’avais tellement froid que je me suis retrouvée à en boire, puis j’en ai parlé à Nicolas Vanier qui m’a dit de ne justement pas prendre du génépi quand on a froid car malgré ce que l’on en pense, l’alcool n’aide en rien à cela !

AB : Quels sont vos projets professionnels pour la suite ?

MC : Je suis actuellement à l’affiche du film La Tendresse réalisé par Marion Hänsel qui est sorti juste avantBelle et Sébastien et dont je suis très fière. Je suis aussi actuellement en pleine répétition au théâtre du conservatoire national d’art dramatique de Paris.

Emma Tamarelle

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