Le festival du film pour enfants de Lans-en-Vercors reprend ses quartiers sur le plateau, avec toujours des projections, des ateliers et des rencontres. Cette année Mehdi, l'interprète de "Belle & Sébastien" est le parrain du festival. Il est venu présenter son livre et le remake de Nicolas Vanier. 

• Par Céline Aubert

© Photo Céline Aubert

Il a gardé le regard rieur de son enfance, pénétrant, souvent brouillé de larmes dans la série qui plaisait tant au public. Entre innocence et espièglerie,  Mehdi incarnait le Sébastien des années 60. Plus que cela, il était cet enfant sauvage épris de liberté dans les montagnes, avec son chien des pyrénéens.

"Sébastien, c'est un enfant libre par définition" confie-t-il. "C'était un rêve d'enfant de quitter l'école, se balader en pleine montagne, et en plus rencontrer un animal absolument étonnant qu'était ce chien..."

"Moi je l'ai vécu comme ça. Cette liberté, c'est certainement le mot-clé de toute ma vie".

Mehdi n'a que 6 ans lorsqu'il joue ce rôle pour la première fois. Mais il a déjà une expérience d'acteur. Depuis deux ans, il est le jeune héros d'une autre série à succès de l'ORTF. "Les aventures de Poly", l'histoire d'un petit garçon et de son poney. 

L'auteur de ces romans et la réalisatrice de leur adaptation télévisée sont une même personne. La comédienne Cécile Aubry, la mère de Mehdi. "Pour moi, ça a longtemps été un jeu" explique-t-il. "Je ne tournais que trois mois par an, pendant les vacances. Le reste du temps, j'avais une vie d'écolier normale. Il a fallu du temps pour que cela devienne un travail". 

Cette vie sur les plateaux de tournage, cette enfance enchantée "écrite" par sa mère, Mehdi la raconte dans un livre publié chez Michel Lafon, "La belle histoire de Sébastien". 
 

Cette année, Mehdi est le parrain du Festival du film pour enfants de Lans-en-Vercors.

Il est venu présenter son livre mais aussi le remake de "Belle et Sébastien" de Nicolas Vanier, dans lequel il a un petit rôle. Celui d'André, un forestier. C'est le producteur du film qui a contacté Mehdi pour ce clin d'oeil. Une façon de passer le relais, de boucler la boucle, 50 ans après. 

Les droits d'auteur de la série originelle appartenant à Gaumont, il n'avait pas été consulté pour le remake. Mais il était d'accord pour qu'une version moderne sorte sur grand écran. Pourtant, sa mère y était farouchement opposée. "C'était son oeuvre, son travail" explique Mehdi. "Mais la raison secrète, c'était sans doute qu'elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre incarne Sébastien. Sébastien, c'était moi, c'était son fils". 
 

Il faut dire que le "nouveau" Sébastien est très différent de l'ancien. Il a un physique de manga, joue comme un professionnel. Rien à voir avec le petit Mehdi qui parfois bredouillait, comme un "vrai" enfant.

Le film du réalisateur-explorateur Nicolas Vanier est lui aussi assez éloigné de la série. La montagne (celle du Vercors et de la Vanoise) y est majestueuse, très graphique. L'intrigue se situe en pleine Seconde Guerre Mondiale. Une super production, de gros moyens. 

"Les méthodes sont différentes, mais ce qui compte, c'est le résultat" poursuit Medhi. "Nicolas Vanier c'est un artisan, un artiste, quelqu'un qui connaît parfaitement bien la nature. Le froid, c'est son élément... Il a respecté les fondamentaux de la série, et finalement il a réussi à restituer cette poésie qu'il y avait...  Et la magie, on la retrouve sur grand écran". 

Cette amitié entre un petit orphelin et un chien des montagnes continue d'émouvoir et d'émerveiller le public. Dix jours après sa sortie en salle, "Belle et Sébastien" se classe à la 3e place du box-office et s'annonce comme le grand succès de l'année.