Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

5 bonnes raisons d'aller voir ce joli film de Noël

Le 20/12/2013 à 00:00

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Par Vincent Malausa - Chroniqueur cinéma

LE PLUS. À l'origine, il y avait un feuilleton en noir et blanc racontant l'histoire d'un petit garçon et d'une magnifique chienne blanche. L'adaptation 2013 de "Belle et Sébastien" n'est pas un chef-d'œuvre mais comblera petits et grands : sans cynisme, Nicolas Vanier retrouve l'esprit de la série des années 1960. Vincent Malausa, chroniqueur au Plus, a été conquis.

"Belle et Sébastien" de Nicolas Vanier est sorti en salles mercredi 18 décembre. (Radar films/Epithète films)

1. L'esprit de la série n'a pas pris une ride

La série qui a fait les belles heures de la télévision des années 1960 a gardé un certain pouvoir de fascination. Si le film de Nicolas Vanier déplace l'intrigue pendant les années d'occupation, il reste fidèle à cet esprit naïf et échevelé qui porte la relation d'amitié entre le petit Sébastien et Belle, cette bête sans maître que les paysans traquent inlassablement.

Bien écrit, "Belle et Sébastien" joue la carte du grand spectacle alpin (la vie d'un village de montagne) sur fond de recettes de mélodrame éprouvées. L'intrigue familiale se mêle à une chronique historique ne lésinant pas sur les élans épiques (la grande traversée finale de la vallée) : dans ce genre enfantin entre réalisme et merveilleux, le film est une vraie réussite.

 

2. Le duo de personnages principaux sauve le film

On ne peut pas dire que les fictions canines soient propices aux chefs-d'œuvre (remember "Beethoven"). Dans le cas présent, une grande part de l'émotion provient des prodiges de Belle, chienne de montagne à la robe blanche qui parvient, par la grâce de la mise en scène, à tenir son "rôle" sans que le film ne verse dans les excès de l'anthropomorphisme.   

Par ailleurs, les films avec un enfant pour héros sont depuis toujours considérés comme périlleux : une erreur de casting et le film est ruiné. Félix Bossuet, qui interprète Sébastien, s'en tire excellemment et rappelle les interprètes des grandes séries de notre enfance (comme "Jacquou le croquant" ou "Rémi sans famille"). On peut donc parler de coup double.

 

3. Une mise en scène estimable

En plus de gérer parfaitement le danger de faire reposer un film sur duo enfant/animal, Nicolas Vanier sait filmer les décors naturels. Le spectacle s'articule autour de visions soufflantes et le cinéaste parvient à mêler le mélodrame familial au plaisir de la découverte des films d'aventure avec une certaine maîtrise.

Sans forcer et en évitant les effets grandiloquents et les effets numériques qui ravagent les productions populaires françaises récentes ("Angélique" cette semaine, "La Belle et la Bête" bientôt), Vanier se contente de multiplier les changements d'échelle, ce qui lui permet de jouer sur plusieurs niveaux (de l'intime au grandiose) et de déboucher sur quelques passages de haute tenue, comme celui de l'avalanche.

 

4. Pas un gramme de cynisme

Une des grandes qualités de "Belle et Sébastien" demeure son esprit. Mis à part une parenthèse anti-loups dont on se serait bien passé (Belle repousse les méchants loups dévoreurs de moutons), le film repose sur un ton bon enfant moins manichéen qu'on ne pourrait le croire – à l'image du personnage retors et assez émouvant de Tchéky Karyo.

Il y a certes beaucoup de bons sentiments, mais aussi une vraie cruauté dans la description de cette enfance buissonnière à l'écart de tout. On note enfin une simplicité à filmer, au détour d'un plan, la nature et les animaux sauvages (quelques instants en compagnie d'un gypaète barbu, cela vaut son poids d'or) qui fait un bien fou, loin des artifices et de la vision sous cloche de bien des superproductions récentes.  

 

5. Une échappée belle 

Rester en haut de la montagne, dans ces paysages où les marmottes se dorent au soleil et où les chamois gambadent, permet au moins de passer deux heures tranquille, loin, très loin des têtes un peu trop connues qui polluent les écrans chaque semaine.

Cela ne parait pas grand-chose, mais le plaisir rare que procure la vision de "Belle et Sébastien" est un peu celui d'une remise à zéro des compteurs : c'est un film de Noël idéal pour les enfants qui, malgré ses rares excès de mièvrerie (les passages chantés), nous lave du cynisme dans lequel nous baignons chaque jour.   

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