Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

De la passion et du rêve à revendre pour Clovis Cornillac

Le 07/02/2017

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Le tournage de Belle et Sébastien, opus 3, se poursuit à Plampinet, commune de Névache. Aux commandes pour la réalisation, Clovis Cornillac, 48 ans, est radieux. Avec une centaine de films dans son bagage d’acteur, le rôle de réalisateur lui sied comme un gant. Rencontre avec un homme simple et passionné, qui a conquis les cœurs dans la vallée de la Clarée.


Clovis Cornillac réalise le 3 e opus de Belle et Sébastien. Il interprète également le rôle du méchant.

Pourquoi avoir accepté de réaliser ce film ?

Lorsqu’on m’a proposé le scénario, j’y ai vu un beau film, l’envie d’en faire un conte, pour un public large. J’y vois du cinéma d’aventure, par certains côtés, avec ses grands espaces de montagne. Nous n’avons pas souvent l’occasion d’en réaliser de tels en France. Et j’aime le cinéma populaire, car il peut tous nous bouleverser, et qu’il peut parler à tous les publics, jeunes ou vieux. C’est presque un parcours initiatique pour le petit Sébastien. Il y a son passage de l’enfance à l’adolescence, sa force, son lien si fort avec Belle… Beaucoup de symboles forts.

On vous connaît surtout en tant qu’acteur, comment vous sentez-vous dans ce rôle de réalisateur ?

C’est le second film que je réalise pour le cinéma, après la série Chef. Je me régale, j’ai les mains libres pour faire tout ce à quoi je pense. Vous savez, cette impression, parfois, de se sentir vraiment à sa place ? C’est ce que je ressens quand je réalise un film. C’est très étonnant, après 35 ans de carrière d’acteur, de découvrir que c’est la réalisation qui m’intéresse le plus au monde.

Comment mettez-vous vos expériences au profit de ce tournage ?

Je sais comment respire une équipe. Je sais pourquoi un comédien lâche tout, pourquoi parfois on ne se comprend pas. Je n’ai jamais été touché par le génie. Je suis quelqu’un de naturel, je crois en la force du travail. Je n’ai aucune prétention, juste beaucoup d’ambition et de passion. Je sais ce que je fabrique. Je m’implique à fond, je transmets tout cela du mieux que je peux. Je crois que mon investissement génère de la confiance. J’ai besoin du talent de chacun, et je demande beaucoup. Chacun me le donne manifestement avec plaisir. Si je ressentais que quelqu’un ici est paumé ou se fait chier, ce serait un cauchemar pour moi.

Pourquoi avoir choisi de tourner dans le Briançonnais ?

Nous cherchions un village avec des sites précis, comme une école et une église. Il fallait qu’il puisse être facilement décoré pour représenter les années 50. Cervières, Névache et Plampinet s’y prêtent parfaitement. Après l’information des repéreurs, ça a été très vite pour nous, depuis fin novembre, car c’est une logistique lourde. On a toujours besoin d’aide et de soutien. Heureusement, tous les locaux ont joué le jeu. On nous a remarquablement accueillis, les gens sont adorables. Le maire de Névache nous a ouvert toutes les portes, la communauté de communes nous facilite le travail. De tels efforts sont précieux. Le village natal de Sébastien reste dans la Maurienne, comme depuis le début. Mais je voulais un antre particulier pour le méchant, et je l’ai trouvé ici.

Justement, le méchant, c’est vous ! Pourquoi ces deux casquettes ?

Parce que je continue d’adorer le jeu d’acteur, et que ça fait partie du tout. Aussi parce que c’est difficile de se détacher d’un personnage. On a toujours beaucoup de mal à lâcher prise et à assumer lorsqu’on joue un méchant. Ici, je veux un vrai méchant qui fait peur, une vraie figure du mal. Et je n’ai aucune intention de le sauver.

Propos recueillis par Valérie MERLE

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