Mehdi se retourne en descendant le chemin qui mène à la célèbre cabane. Il s'arrête, fixe les cimes et lâche : «Cette vue, je m'en souviens!». Les villageois de Belvédère l'entourent, réclament des photos, l'interpellent gentiment: «Qu'avez-vous fait depuis?»
Pour ce samedi spécial où il avait la vedette, Mehdi était abordable, souriant, authentique. Et il redécouvrait un peu l'engouement de tout un village: «Vous savez, j'ai très peu de souvenirs précis du tournage et des lieux».
Il n'était jamais revenu dans la Gordolasque depuis cinquante ans. Mais cette vue des montagnes était toujours gravée. Le maire de Belvédère a tenu à célébrer ces «retrouvailles», et encore «le retour de l'enfant du pays».
Paul Burro a aussi évoqué un «pèlerinage», et il n'était pas question de laisser repartir Mehdi sans le titre de citoyen d'honneur de la commune. La plaque dévoilée, Mehdi El Glaoui a salué «un geste formidable» en expliquant «j'ai une pensée pour ma maman».
Mais sa mission n'était pas terminée, il lui restait à serrer des dizaines de mains autour du lac, où Mehdi El Glaoui, écrivain a dédicacé son livre La Belle Histoire de Sébastien (Éditions Michel Lafon). Et d'ailleurs Belvédère gardera encore aujourd'hui son «enfant du pays».
"Je ne suis pas nostalgique"
Que préférez-vous de la série ?
J'appréciais particulièrement les résumés des épisodes précédents où ma mère surjouait. Je l'imitais, je me moquais, cela donnait lieu à un jeu entre nous à propos de ces scènes d'acteur.
Vous conservez bien quelques souvenirs du tournage, quels sont-ils ?
Le paysage de neige transformait tout. Évidemment, je n'étais pas bien équipé. Je me souviens du froid, de mes gants et des bottes qui n'étaient pas étanches. J'ai souffert à l'époque car les journées de tournage étaient longues, huit heures souvent.
Comment jugez-vous la série aujourd'hui ?
Le travail était quasi-amateur, mon jeu d'acteur n'était pas parfait, mais le résultat est toujours plaisant. C'est ce qui donne à la série cette spontanéité, cette poésie.
Le personnage de Sébastien, l'avez-vous trouvé agaçant dans votre parcours ?
Il y a eu une période difficile car je n'avais fait que ce rôle marquant. Ensuite je me suis émancipé, j'ai grandi j'ai appris le métier, je suis devenu assistant réalisateur. Il fallait que je me construise. Puis je suis retourné à mon premier métier de comédien, par le théâtre.
Votre livre, ces retrouvailles avec Belvédère, le temps était-il venu de se pencher sur votre passé ?
Je ne suis pas du tout nostalgique, je vais toujours de l'avant. Le livre tombait bien cinquante ans après la série. Et puis un demi-siècle de vie plus tard, j'avais des choses à dire. Mais Belle et Sébastien, c'est incontestable, a été un moment charnière, une étape importante qui a déterminé ma vie.