Belle et Sébastien

Belle et Sébastien

Belle et Sébastien : Avant-première à Briançon

Le 18/01/2018

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  • Alpes et Midi - Briançon

Le cinéma Vauban à Briançon a affiché complet pour les 5 séances du 10 janvier. Le 3ème opus de la trilogie Belle et Sébastien y était projeté en avant-première. Le public a pu rencontrer son acteur et réalisateur, Clovis Cornillac, qui répondait à toutes les questions. L’homme, simple et abordable, a été confirmé dans son rêve : le film est familial et quel que soit son âge personne ne s’y ennuie !

Une opportunité pour le Briançonnais

Le Vauban affiche une queue impressionnante ! 220 personnes attendent de pouvoir entrer dans la salle, il est 18 h30, mais il faut pour cela laisser sortir les 220 spectateurs précédents… «C’est comme ça depuis ce matin,explique dans un grand sourire le gérant, Jean-Claude Baudoin. Il y a eu à 9h30 220 scolaires de Briançon puis ceux de Val des Prés, de Névache,… et les séances publiques. Clovis Cornillac est là à chaque séance pour rencontrer son public. »

Tourné l’an dernier dans le Briançonnais, durant 6 semaines, soit la moitié du film tourné dans les Hautes-Alpes, mais aussi en Haute Maurienne, le film magnifie la montagne qui devient un « personnage » à part entière, envoutante, protectrice ou au contraire dangereuse et inquiétante. Des locaux ont joué les figurants, les municipalités se sont investies pour trouver les lieux capables d’accueillir les 80 à 150 personnes du tournage. Les auberges de Plampinet, hameau où était établie la logistique, Névache, Val des Prés, La Salle les Alpes, Les Alberts… ont vu avec bonheur arriver l’équipe en janvier, mois creux de la saison hivernale !

Jean-Michel Reymond et Jean-Louis Chevalier, respectivement maires de Val des Prés et de Névache se souviennent. « Ce fut plus d’un mois d’activités intenses pour les villages. Tout le monde a travaillé, hébergements, bars, restauration, commerces… »

« Sur Val des Prés ils sont restés plus de 3 mois car en amont ont été fabriqué des décors, les chiens « répétaient », se souvient Jean-Michel Reymond. L’équipe a été très gentille, accueillant les enfants des écoles qui ont pu venir sur place voir comment se construisait un film, les chiens, le tournage. C’est un projet qui a impliqué tout le Briançonnais car l’an dernier on n’avait pas trop de neige… On s’est tous mobilisé pour trouver des sites avec de la neige, le Lautaret, Cervières…. Pour une fois on a tous marché ensemble pour un même objectif ! »

Mais chut… La salle s’éteint, le film commence…

Rencontre avec le public

La projection est terminée, les lumières se rallument en même temps que les applaudissements crépitent. Quelques larmes sont subrepticement écrasées… « Ben quoi ? C’était émouvant » se défend une dame ! Durant la projection le public participe, rires, petits cris… Bien sûr il y a la bouille de « Sébastien », bien sûr il y a une cause juste à défendre, bien sûr il y a les chiots et Belle, si attachants…et le public adhère… Clovis Cornillac, réalisateur et comédien, est espéré… même si c’est lui le « méchant » ! Ce que « découvrira » un petit garçon dans la salle, entre costume et coupe de cheveux pas simple de le reconnaitre au premier coup d’œil, qui lui lançait, déclenchant quelques rires amusés : « Ah mais c’était toi le méchant ! »

« J’avais l’ambition de faire un film familial, explique Clovis Cornillac. J’ai 3 enfants et souvent je me suis ennuyé en les emmenant au cinéma, même si eux passaient un bon moment. Je voulais donc faire un film qui puisse se voir toutes générations confondues. » Objectif atteint ! Depuis le feuilleton en noir et blanc de 1965 l’histoire imaginée par Cécile Aubry continue de séduire. Ce 3ème opus de Belle et Sébastien, après celui de Nicolas Vanier en 2013 et de Christian Duguay en 2015, clôture l’histoire en y apportant une continuité, les acteurs restent les mêmes, Sébastien a 12 ans et découvre la violence du monde des adultes, l’injustice, la psychologie des personnages évolue et Belle devient maman. Le film possède un vrai plus artistique et esthétique. Mais Colovis Cornillac prévient : « Il n’y aura pas de Belle et Sébastien 4 ! »

Un figurant local intervient mi-dépité, mi-amusé, « Le tournage fut une belle expérience… Mais j’ai été coupé au montage… » « On te mettra dans les bonus » répond en souriant Clovis Cornillac.

Les questions s’enchainent : « Comment on fait la tempête de neige ? » « Ce sont des hélices d’avion qui font le vent qu’on ne peut pas reproduire par effets spéciaux, répond le réalisateur. Elles ont été montées à dos d’homme et ce sont elles qui soulèvent la neige. Au montage on rajoute du grain » - « Pas trop dur d’être à la fois acteur et réalisateur ? » « Non ! J’ai été durant 35 ans acteur. Je savais ce que je voulais de ce personnage. Au contraire j’ai gagné du temps car les acteurs ont toujours du mal avec les méchants qu’ils veulent rendre plus gentils… Là je n’avais rien à défendre, à discuter. » - « Comment on dresse Belle ? » « En fait il y avait 4 chiens adultes, dont 3 mâles et «l’acteur principal » porte un nom de chat, Garfield ! Chacun avait sa spécifié, tirer un traineau, jeux « de visage ». Et pour les 3 chiots il y en a eu 15 car ils grandissent comme des poneys en 15 jours… » - « T’as tiré pour de vrai avec le fusil ? » « Non, heureusement au cinéma on fait tout pour de faux ! » - « Vous êtes réellement tombé dans le lac ? » « Oui ! Moi 25 fois et le chien qu’une seule fois !... C’était trop froid…» - « Vous reviendrez tourner des films ici ? » « Oui. Les paysages sont sublimes et on a été très bien accueillis. » - " Vous connaissiez la région avant ? » « Très peu. Plutôt le Queyras. Les lyonnais vont plus en Savoie. » « Est-ce que c’était un vrai couteau à la fin ? » « Oui, et j’aurai voulu le garder. Mais c’était un objet-souvenir de famille alors je l’ai rendu à son propriétaire. » 

Quelques questions encore permettront de comprendre un peu mieux les finesses d’un tournage, ses difficultés techniques, ce qu’est un plan, une séquence ou une scène et que ce qui est le plus compliqué à tourner n’est pas forcément ce qui se voit le plus à l’image…

Le public repart conquis par le film mais aussi par celui qui a pris le temps de venir leur en parler, le leur présenter… Clovis Cornillac a séduit par sa gentillesse et sa simplicité.

Claudine Usclat-Fouque

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